Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 6 juillet 2013

Présence de Charles Galtier - VI

La suite du témoignage de Pilar Blanco nous montre le rôle joué par Charles Galtier pour mieux faire connaître l’œuvre de Mistral et la poésie provençale contemporaine. Nous apprécions ce sens du collectif chez un écrivain qui aurait pu s'en tenir à la diffusion de ses propres écrits :

Le mois de juillet, nous nous sommes retrouvés à Maillane chez Mistral. M. Galtier m’a laissé voir et étudier l’original de Nerto. J’ai pris des notes. Je ne pouvais tout faire dans un mois et M. Galtier m’a dit alors de revenir autant de fois que j’en aurais besoin.
Je l’ai fait plusieurs fois, toujours en profitant des vacances de Pâques et de l’été. Un coup de téléphone suffisait pour que M. Galtier arrive dans sa voiture à Maillane. Mon travail fini, je lui ai écrit pour le remercier de son inestimable aide mais notre relation épistolaire restait limitée aux vœux de Noël et de Pâques.
J’ai défendu ma thèse en 1980. Quelque temps plus tard, j’ai reçu une lettre de M. Galtier me demandant ce qui était arrivé avec mon travail. Je le lui ai dit et il m’a demandé un exemplaire de ma thèse. À partir de ce moment a commencé une relation épistolaire intense.
De cette relation est sorti un de mes travaux destiné à mes élèves : une anthologie de poètes provençaux du XIXème et XXème siècle. Georges Reboul, René Méjean, René Jouveau, Léon Isnard, Pierre Millet, Fernand Moutet, Jean-Calendau Vianès, Emile Bonnel, Max Philippe Delavouët, Charles Bladier, Marcel Bonnet, Jean Pierre Tennevin, Sergi Bec, Henry Féraud, Michel Courty et Arleto Roudil. Grâce à M. Galtier tous ces auteurs font partie de mon anthologie publiée en 1988, par l’Editeur Coloquio à Madrid. Elle est aujourd’hui épuisée.


Mon projet était de  mettre en relief comment à partir de Mistral et des Félibres, cette langue continuait à avoir une littérature vivante et avec des sujets actuels comme n’importe quelle autre littérature. Je voulais mettre en valeur des littératures en langues minoritaires et surtout en provençal qui avait permis à Mistral d’obtenir un prix Nobel. Pour la publication des textes de Félibres je n’avais aucun problème, je ne devais pas payer de droits d’auteur, mais pour les écrivains du XXème siècle, c’était différent, et je n’avais pas d’argent pour les payer. M. Galtier m’a dit : "ne vous inquiétez pas". Quelques jours plus tard j’ai commencé à recevoir des lettres et des poèmes pour mon anthologie : Bruno Duran, Pierre Rouquette, Charles Mauron (par Claude Mauron et Mme Mauron),  Henriette Dibon,
À partir de ce moment, j’ai remercié tout le monde et commencé à recevoir de nouvelles œuvres de plusieurs de ces auteurs.
M. Galtier a été le protagoniste de cette histoire, il aimait tellement la langue provençale qu’il n'hésitait pas à apporter de l’aide à qui le lui demandait.
Moi aussi, j’aime la langue provençale et je me suis dévouée à elle pendant ma vie universitaire (1975-2013) qui finira au mois de septembre de cette année. (Mais je n’arrêterai pas là, je vais continuer d’une autre manière).
J’ai repris mes voyages en Provence à partir de 1983, lorsque ma petite dernière a eu  trois ans. Et dans ces voyages nous avions une visite qui était prioritaire : Eygalières. Là il nous attendait, toujours bras ouverts, M. Galtier chez lui dans son jardin d’oliviers, ou bien dans son bureau.

                                                                                                                             Pilar Blanco

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