Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 2 novembre 2013

Un bout de chemin avec Andrea Genovese

Après Bernard Perroy et Philippe Blondeau, c'est avec Andrea Genovese que nous allons faire un bout de chemin, et cela tout au long de ce mois de novembre. Les trois poètes ont un lien commun, ils sont à différents titres reliés aux poètes de l’École de Rochefort. Si Bernard Perroy a été un proche de Serge Wellens, si Philippe Blondeau s'inscrit dans le sillage de Jean Follain, Andrea Genovese a entretenu des relations amicales avec Jean Bouhier et plus encore avec Jean Rousselot.

Jean Rousselot, Jean Bouhier, Andrea Genovese et Jean Antonini à Lyon en 1986

Tous ces poètes ont célébré de manière inédite le quotidien et c'est autour de ce thème que j'ai rencontré Andrea Genovese à Lyon en 1986, lors de journées organisées par l'association Poésie-Rencontres. En juillet dernier, j'ai eu le plaisir de le retrouver durant la dernière édition du festival des Voix Vives de Sète. Ce fut une occasion d'évoquer le chemin parcouru entre ces deux rendez-vous distant de plus d'un quart de siècle. Je vais m'employer tout au long de ce mois à en restituer quelques éléments. Mais commençons par une présentation générale de l'auteur :

 Andrea Genovese est né à Messine en 1937. Il écrit en trois langues : italien, français et dialecte sicilien.
Réfugié avec sa famille entre 1943 et 1944 à Santa Croce sur l’Arno, il a connu enfant les horreurs de la deuxième guerre mondiale (un soldat allemand a braqué le canon de son fusil sur sa tempe pour obliger son père à sortir d’un abri anti-aérien). Il gardera malgré tout un souvenir nostalgique de cette petite ville toscane qu’il réévoque dans ses romans.
Après avoir terminé le lycée dans sa ville natale et fait son service militaire à Palerme, il s’installe à Milan en 1960. Il y reste jusqu’en 1980, vivant d’un modeste emploi de fonctionnaire et développant une activité politique et syndicale intense, qui prend, entre autres, la forme d’un journal d’entreprise qu’il dirige, Dimensione Uomo (Dimension Homme) dont le supplément littéraire témoigne encore aujourd’hui d’un grand courage intellectuel.
Il a collaboré à de nombreuses revues italiennes, dont Il Ponte, Vie Nuove, Uomini e Libri, La Nuova Rivista Europea. Nombre d’entre elles, en Italie comme à l’étranger, ont publié ses textes poétiques.
Avant son installation en France, où il réside depuis 1981, il a publié de nombreux recueils de poésie (dont Bestidiario et Mitosi, tous deux publiés chez Scheiwiller), deux recueils en dialecte de Messine (Ristrittizzi, Pungitopo éd., Prix Vann’Antò, et Tinnirizzi, Intilla éd., Prix de la Ville de Marineo) ainsi que deux romans (Mezzaluna con falcone e martello et L’arcipelago lontano, Pungitopo éd.).
En France, il a fondé Belvedere, une revue anticonformiste traitant d’actualité politique et culturelle (récemment reprise sous forme électronique). Il a publié quatre recueils de poésies écrites en français. Sa production théâtrale, également en français, a été représentée dans sa quasi-totalité. Une de ses comédies a été diffusée sur les ondes de France Culture. Il est sociétaire-adjoint de la SACD. Nombre de ses livres, ainsi que la revue Belvedere, dans sa version papier, font partie du catalogue de la Bibliothèque Nationale de Paris et de Lyon.
Il a collaboré dans la rubrique « Arte » du Corriere della Sera en produisant une centaine d’articles sur les expositions des musées français les plus importants.
Il a écrit récemment un cycle de romans autobiographiques en italien. Les trois premiers, Falce marina, L’anfiteatro di Nettuno, Lo specchio di Morgana, ont été publiés aux éditions Intilla en 2006, 2007 et 2010. Le quatrième est inédit. Le roman Mezzaluna con falcone e martello, publié en 1983 et réédité en 2009 aux éditions Pungitopo, a paru en 2011 dans sa traduction française (Croissant de lune faucon et marteau) aux éditions La Rumeur Libre.

Complément :
- Andrea Genovese sur Wikipedia.

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