Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 18 octobre 2014

Le souvenir de Martins Correia - III

Nous continuons notre hommage à Martins Correia avec la suite du texte que lui a consacré Maria do Sameiro Barroso :

 Comme il l'a dit dans son poème Cavalo branco, parfois la racine de l'herbe était blessée à cause d'une pierre. Alors des nuages d'échassiers volaient vers la terre bleue de Golegã et des chevaux, agiles et puissants, déplaçaient l'obstacle qui l'empêchait d'accéder à la lumière.

Pastel

Titanesque était son être, seulement réglé par l'ingénuité de sa force intérieure. Dans son regard, tout était digne, plastic et musical. Le monde était sublime et libre dans sa verticalité, fruit de sa synthèse pure de l'aventure intense et vive, atteinte dans la claire découverte de ses yeux qui pénétraient, retournaient et transformaient tout.

Anilina

L'univers était la dimension totale de ses formes qui se transmettaient par les contours, les fenêtres, les fragments, les poèmes du regard. La poésie était le centre et le sein qui réunit le passé, le présent, l'héritage classique et la sagesse, dans une tradition étonnamment rénovée et recréée.

Peinture (sans titre)

(à suivre)

*

Martins Correia était aussi poète, voici le poème Cavalo branco qui a été évoqué plus haut. Il est extrait d'un recueil intitulé Poemas do Escultor Martins Correia paru en 1951 :


A raiz da erva estava ferida:
O sol do dia
não chegava lá,
por causa duma pedra
que ao lado da erva
tapava o sol de cá.

Mas um dia,
outro dia,
um animal,
cavalo branco,
de muita beleza,
tendo visto a erva presa,
tirou a pedra e pensou:

"O sol poderoso
nem sempre aquece
muitas vezes esquece
o que a terra gerou."


La racine de l’herbe était blessée :
Le soleil du jour
n’arrivait pas jusqu''à elle,
à cause d'une pierre
qui à côté de l'herbe
lui cachait le soleil.
 

Mais un jour,
un autre jour,
un animal,
un cheval blanc,
d'une rare beauté,
en voyant l'herbe prise

enleva la pierre et pensa :

"Le soleil puissant
ne réchauffe pas toujours

et oublie souvent
ce que la terre a engendré. "


Martins Correia

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